mardi 28 février 2017

Février 2017


François de Fatima, consolateur


Le texte suivant est extrait de Toute la vérité sur Fatima Tome I ( p 49 à 55)

“TRISTE JUSQU’À LA MORT”. Cette “tristesse divine”, Jésus, « l’Image du Père», le Fils unique et bien-aimé nous en a donné l’expression parfaite, en la vivant réellement dans son âme, dans sa sensibilité d’homme qui s’est voulu passible et vulnérable comme nous. Au jardin de l’agonie, il a voulu ressentir l’angoisse humaine jusqu’à son paroxysme, à la mesure de sa divine tristesse de nos péchés: « Mon âme est triste à en mourir » ', « et sa sueur devint comme des grosses gouttes de sang qui tombaient jusqu’à terre». Et comment cette tristesse du Fils n’aurait-elle pas été aussi et d’abord la grande tristesse du Père ? Car « qui me voit, voit le Père».


“EN AGONIE JUSQU’À la FIN du monde”. Mais, mystère plus étonnant encore, ressuscité des morts, exalté dans les cieux où il siège dans la Gloire et la Joie infinie de son Père, notre Sauveur souffre encore, à cause des pécheurs. Les apostats, tous ceux qui le renient, lit-on dans l’Épître aux Hébreux, « crucifient de nouveau pour leur compte le Fils de Dieu, et le bafouent publiquement »». Et c’était lui que Saul persécutait dans la personne de ses disciples devenus les membres de son Corps. Oui, la Passion de Jésus continue, quoique d’une autre manière, et elle continuera jusqu’à la fin du monde, aussi longtemps que les hommes ingrats continueront à l’offenser.


N’est-il pas remarquable, qu’ayant voulu laisser à son Église l’image miraculeuse de sa Face divine, Jésus ait choisi de nous la montrer douloureuse, empreinte d’une mortelle tristesse et toute défigurée par les marques de sa cruelle Passion ? Notre Sauveur ressuscité, sorti vainqueur du tombeau aurait pu nous laisser de son Visage une image resplendissante de gloire. Mais non, il ne l’a pas voulu. Il a choisi de faire contempler aux hommes sa Face outragée de “ Serviteur souffrant”. Et pourquoi ? Pour que cette authentique photographie de son Corps inscrite sur son linceul les invite, jusqu’à la fin du monde, à en avoir compassion, et à se convertir.


“CONSOLEZ VOTRE DIEU !” Dans cette agonie, comme à Gethsémani, Jésus cherche des consolateurs : « J’espérais la compassion, mais en vain, des consolateurs et je n’en ai pas trouvé... » Et c’est encore la même plainte et le même appel qu’à Paray-le-Monial Jésus fera entendre à sainte Marguerite-Marie, en lui montrant son Cœur entouré d’épines.


Cette révélation stupéfiante, ce dévoilement du Cœur de Dieu, de cette tristesse qui est le signe suprême, incontestable, de son amour pour nous, la vie du petit François en a été marquée profondément, et c’est le grand message qu’il nous lègue.


«DIEU EST SI TRISTE, À CAUSE DE TANT DE PÉCHÉS! »
 
« J’ai beaucoup aimé voir l’Ange, confiait-il après le 13 mai, mais j’ai aimé encore davantage voir Notre-Dame. Ce que j’ai le plus aimé, ce fut de voir Notre-Seigneur dans cette lumière que Notre-Dame nous a mise dans la poitrine. J’aime tellement Dieu ! Mais Lui, Il est si triste à cause de tant de péchés ! Nous, nous ne devons jamais en faire aucun. »


De nouveau introduit par la Vierge Sainte dans la divine Lumière et le mystère même de Dieu, ce sera encore cette indicible tristesse qui émouvra le plus le petit voyant le 13 juin et de nouveau le 13 juillet. Il prononcera alors cette parole saisissante : « Comment est Dieu ? L’on ne peut pas l’expliquer ! Oui, vraiment personne ne pourra le dire ! Mais cela fait de la peine qu’il soit si triste! Ah! si seulement je pouvais le consoler ! » Parole mystérieuse, mais d’une profondeur abyssale. Plus vraie et certainement plus utile, dans son laconisme, que tant de vaines spéculations des philosophes sur une impassibilité divine qui n’apparaît aux hommes que comme la marque et le signe d’un cœur froid et sec, solitaire, et sans amour autre que de lui-même. Mais si Dieu se montre triste à cause de nos péchés, c’est qu’il nous aime infiniment, en Père très bon qui pardonne aux cœurs repentants, mais qui sait qu’il finira par châtier, et de terrible manière, les rebelles et les cœurs endurcis, sourds à toutes ses avances.


Le 19 août, puis de nouveau le 13 octobre, Notre-Dame, elle aussi, s’était montrée très affligée. Dans cette contemplation, François a trouvé sa vocation propre, le but de toute sa vie : consoler Dieu, consoler Notre-Dame.


« JE VOUDRAIS CONSOLER NOTRE-SEIGNEUR »


Écoutons sœur Lucie nous rapporter les confidences de son cousin :


« Un jour (sans doute peu après le 13 octobre 1917), je lui demandai: “François, qu’est-ce que tu aimes le mieux: consoler Notre-Seigneur ou convertir les pécheurs afin qu’il n’y ait plus d’âmes à aller en enfer?” “J’aime mieux consoler Notre-Seigneur. Tu n’as pas remarqué combien Notre-Dame, le mois dernier, est devenue triste lorsqu’Elle nous a dit qu’il ne fallait plus offenser Dieu Notre-Seigneur, car II est déjà trop offensé ? Je voudrais consoler Notre-Seigneur et, ensuite, convertir les pécheurs afin qu’ils ne l’offensent plus.” »


Au Cabeço, en 1916, l’Ange déjà, avant qu’ils communient au Corps livré et au Sang versé de Jésus, les avait invités à réparer les offenses envers Jésus-Hostie et à le consoler: « Prenez et buvez, leur avait-il dit, le Corps et le Sang de Jésus-Christ, horriblement outragé par les hommes ingrats, réparez leurs crimes et consolez votre Dieu. » Bientôt, à Pontevedra, nous le verrons, la Vierge Marie répétera à sœur Lucie la même demande, avec insistance : « Toi, du moins, tâche de me consoler... »


Mais comment remplir cet office sublime ? Par la prière et les sacrifices. Cela, François l’avait bien compris.


CONSOLER DIEU par LA prière. Puisqu’il priait surtout pour consoler son Dieu, François se sentait poussé par la grâce à rechercher la solitude. Il aimait à se retrouver seul, cœur à cœur avec Lui.


« Il parlait peu, raconte Lucie, et pour faire sa prière et offrir ses sacrifices, il aimait se cacher, même de Jacinthe et de moi... De temps en temps, il s’éloignait de nous sans que nous nous en rendions compte. Lorsque nous nous apercevions de son absence, nous nous mettions à sa recherche en l’appelant. Il nous répondait de derrière un petit mur, un arbuste ou un buisson... Il s’était retiré là, à genoux, pour prier et penser à Notre-Seigneur, si triste à cause de tant de péchés, comme il disait.


« Si je lui demandais : “François, pourquoi ne me dis-tu pas de prier avec toi et aussi avec Jacinthe ?” "J’aime mieux prier tout seul, afin de penser, et de consoler Notre-Seigneur qui est si triste ! »


CONSOLER DIEU par LA souffrance. La prière avec le sacrifice sont les deux grands moyens inséparables, — car l’un ne saurait plaire à Dieu sans l’autre —, par lesquels Dieu veut être consolé de tous les outrages qu’il reçoit des pécheurs.


Et se sacrifier, c’est d’abord accepter toutes les souffrances que Dieu nous envoie :


« Quelquefois, François disait: “Notre-Dame a dit que nous aurions beaucoup à souffrir ! Peu importe, je souffrirai tout ce qu’Elle voudra ! Ce que je veux, c’est aller au Ciel.”


« Un jour que je me montrais mécontente de la persécution qui commençait à s’élever contre nous, dans la famille et au-dehors, il essaya de m’encourager en disant: “Laisse faire ! Notre-Dame n’a-t-elle pas dit que nous aurions beaucoup à souffrir, pour réparer tant de péchés qui offensent Notre-Seigneur et son Cœur Immaculé? Ils sont si tristes! Si, avec ces souffrances, nous pouvons les consoler, soyons contents. ” »


C’était encore cette même volonté constante de consoler Notre- Seigneur et le Cœur Immaculé de Marie qui inspirait à François le désir de faire des sacrifices. Écoutons ce charmant épisode :


« Un jour, rapporte encore Lucie, nous allions chez moi, passant devant la maison de ma marraine de baptême. Elle venait de faire de l’hydromel et nous appela pour nous en donner un verre. Nous entrâmes et François fut le premier à qui elle donna le verre pour qu’il boive. Il prit le verre sans le boire, le passa à Jacinthe afin qu’elle boive et moi aussi. Entre­temps, il fit demi-tour et disparut. “Où est François ?” demanda ma marraine. “Je ne sais pas ! Je ne sais pas ! Il était là à l’instant.”


« Il ne reparut pas. Jacinthe et moi, après avoir dit merci, nous allâmes le retrouver, ne doutant pas un instant qu’il ne fût assis au bord du puits dont j’ai si souvent parlé. “François, tu n’as pas bu l’hydromel ! Marraine t’a appelé plusieurs fois mais tu ne t’es pas montré.” “Lorsque j’ai pris le verre, je me suis souvenu soudain de faire ce sacrifice pour consoler Notre-Seigneur et, pendant que vous buviez, je me suis enfui ici.” »



LE SACRIFICE de LA danse et DES chants. S’ils étaient coutu­miers de ces petits sacrifices dont chaque jour de leur vie d’enfants leur présentait tant d’occasions, n’imaginons pas cependant nos trois pastoureaux prenant la mine de tristes ascètes. Sœur Lucie l’a souvent répété : « Nous continuions à jouer comme auparavant. »


Ils demeuraient si simples, si spontanés, si dénués de toute singularité comme de toute contention d’esprit, que leurs proches auraient vite eu tendance à oublier de quelles grâces exceptionnelles le Ciel les avait favorisés. Et les petits compagnons de leur âge attendaient toujours de Lucie que, lors des fêtes, elle organise les jeux et les réjouissances, comme elle le faisait autrefois, avant les apparitions.


Plus d’une fois, raconte-t-elle dans ses Mémoires, ce fut François qui intervint pour l’encourager elle-même à résister à de trop pressantes instances. Ayant si souvent à l’esprit la grande tristesse de Dieu, il sentait spontanément qu’eux du moins à qui la Vierge Marie avait manifesté son immense affliction, ne devaient plus participer à certains jeux ou divertissements, si innocents soient-ils en eux-mêmes.


Un jour, la marraine de Lucie les avait tous trois attirés chez elle avec toute une troupe d’enfants pour avoir le plaisir de les voir chanter et danser:


« En entendant cette mélodie entraînante, toutes les voisines se ras­semblèrent et, lorsque la chanson fut terminée, elles nous demandèrent de la reprendre. Mais François s’approcha de moi et me dit: “Ne chantons plus cela. Notre-Seigneur n’aime certainement pas que nous chantions maintenant ces choses-là.” Et nous nous échappâmes comme nous pûmes, du milieu des enfants, pour aller à notre puits préféré. »


Non, François s’en rendait bien compte, ils ne pouvaient plus se divertir comme des enfants ordinaires.

LE CARNAVAL DE 1918. « Entre-temps, le carnaval de 1918 approchait. Les filles et les garçons se réunirent encore cette année-là pour les repas habituels et les amusements de ces jours. Chacun apportait de chez lui une chose : les uns de l’huile, d’autres de la farine, d’autres de la viande, etc. On rassemblait le tout dans une maison destinée à cette fin, et les jeunes filles cuisinaient un banquet copieux. Pendant ces jours, on mangeait et on dansait jusqu’à des heures tardives de la nuit, spécialement le dernier jour.


« Les enfants jusqu’à 14 ans avaient leur fête dans une autre maison à part. Plusieurs vinrent donc m’inviter afin de pouvoir organiser la fête avec elles. D’abord je refusai. Mais, ensuite, emportée par une lâche condes­cendance, je cédai aux instances de plusieurs, spécialement de la fille et des deux fils d’un homme de Casa Velha, José Carreira, qui mettait sa maison à notre disposition. Lui-même ainsi que sa femme insistèrent pour que j’y aille. Je cédai donc et j’allai avec une bonne troupe voir le local. Une grande salle pour les divertissements, et une bonne cour pour le repas. Tout fut combiné et je revins de là toute en fête mais, au fond, avec une conscience qui me faisait des reproches.


« En arrivant près de Jacinthe et de François, je leur dis ce qui s’était passé. “Et tu retournes à ces repas et à ces divertissements ? me demanda sérieusement François. As-tu oublié que nous avons promis de ne plus jamais y retourner ?” “Je ne voulais pas y aller. Mais tu vois bien que ce sont eux qui ne cessent de me demander d’y aller, et je ne sais comment faire !”



« En vérité, les instances étaient nombreuses, et nombreuses étaient les amies qui s’étaient réunies pour jouer avec moi. Elles venaient même de plusieurs villages assez distants. » Et Lucie, — faisant preuve, une fois de plus de sa mémoire singulière —, d’énumérer ici tous les noms de ses petites compagnes ! « Comment, ainsi, soudainement les décevoir, elles qui parais­saient ne pouvoir s’amuser sans moi, et leur faire comprendre qu’il fallait en finir pour toujours avec de telles réunions ?


«Dieu inspira François: “Sais-tu comment tu vas faire? Tous les gens savent que Notre-Dame t’est apparue. Aussi, dis-leur que tu Lui as promis de ne plus prendre part à des bals et que c’est pour cela que tu n’iras pas. Ensuite, pendant ces jours-là, nous nous échapperons vers la Lapa do Cabeço. Là, personne ne nous trouvera. ”


« J’acceptai la proposition et, étant donné ma décision, personne ne pensa plus à organiser de telles assemblées. Ce fut une bénédiction de Dieu. Et ces amies, qui avant me recherchaient pour se divertir, venaient me chercher à la maison les dimanches après-midi et m’accompagnaient pour aller réciter le chapelet à la Cova da Iria. »


Désormais, fuyant plus que jamais les compagnies trop bruyantes, ce qu’ils recherchent par-dessus tout, c’est à se retrouver dans la solitude, aux lieux bénis où l’Ange leur est apparu, soit à l’Ameiro, auprès du puits, soit au trou du Cabeço, où curieux et importuns ne peuvent les découvrir. Et là, ils prient longuement, répétant, prosternés, les prières de l’Ange.


« Quand furent passés les jours des apparitions du 13 de chaque mois, rapporte Lucie, la veille des autres jours 13, François nous disait: “Écoutez, demain, de bonne heure, je m’échapperai par le jardin pour aller au “trou du Cabeço”, et aussitôt que vous le pourrez, venez m’y rejoindre”.»


UN CŒUR COMPATISSANT


Sensible à la tristesse de Dieu, François l’était aussi aux besoins et aux misères des pauvres gens ou des malades. En quelques brefs récits, sœur Lucie nous fait découvrir combien son cousin était bon et charitable.


« Il y avait là une petite vieille que nous appelions Tante Maria Carreira. Ses fils l’envoyaient parfois faire paître un troupeau de chèvres et de brebis. Ces dernières, peu domestiquées, s’éloignaient quelquefois dans toutes les directions. Lorsque nous la rencontrions ainsi en peine, François était le premier à venir à son aide. Il l’aidait à conduire le troupeau au pâturage et ramenait les bêtes qui s’étaient dispersées. La pauvre vieille se répandait en mille remerciements et l’appelait son ange gardien. »


François n’était pas seulement serviable, il avait un cœur tendre et émotif, porté de façon extraordinaire à la pitié et à la compassion.

Résolution : La consolation

A l'image de François, nous nous efforcerons de consoler Notre-Seigneur par la prière et la pénitence; mais nous n'oublierons pas qu'en le faisant à notre prochain, c'est Notre-Seigneur Lui-même que nous consolons : visite d'un malade, consolation d'un affligé (tout particulièrement, ceux qui souffrent de cette crise dans l’Église)

Janvier 2017

Épître de la messe de Saint Étienne (Actes 6, 8-10; 7, 54-60)







En ces jours-là, Étienne, plein de grâce et de puissance, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Cependant, quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, de celle des Cyrénéens et de celle des Alexandrins, avec des Juifs de Cilicie et d'Asie, se mirent à discuter avec lui; mais ils ne pouvaient tenir tête à sa sagesse et à l'Esprit par lequel il parlait. En entendant ces paroles, leurs cœurs frémirent de rage et ils grinçaient des dents contre Étienne. Mais lui, rempli du Saint Esprit et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu.Et il dit : "Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu". Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles, et ils se précipitèrent tous ensemble sur lui,le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent. Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme nommé Saul. Et ils lapidaient Étienne, qui priait et disait : "Seigneur Jésus, reçois mon esprit!" Puis, s'étant mis à genoux, il s'écria d'une voix forte : "Seigneur, ne leur impute pas ce péché !" Et, après ces paroles, il s'endormit dans le Seigneur.

Résolution : le pardon des offenses


Parmi les œuvres de miséricorde spirituelle, se trouve le pardon des offenses. Prions chaque jour pour la personne qui nous fait actuellement le plus souffrir et, si cela est matériellement possible, faisons dire une messe pour elle.